Accueillir 700 Cies du OFF

Le 29 mai à 10h nous rencontrons Caroline, responsable de l’accueil de Cies de passage à Aurillac – et Patricia qui nous a été indiquée comme personne ressource essentielle.

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Patricia a été bénévole pendant 18 ans pour l’association. Travaillant dans la santé, c’etait son échappatoire. Elle a été sur les prémices du festival, « et cela a été un vrai coup de coeur ». « J’étais sur les compagnies de passages, principalement sur les déambulations. » Elle commençait chaque année en avril et était libérée fin aout. Elle a arrêté il y a 4 ans.

Caroline a commencé en Service civique en 2016 avec Fatma et ensuite elle est revenue sur la période du festival en 2017 et 2018. « Je suis restée tout le temps en contact car j’habite ici. J’ai d’ailleurs fais soutien psychologique pour les stagiaires ! en leur disant qu’on peut vivre ici 8 mois, et en leur donnant les adresses pour sortir etc… Fred m’a appelé en janvier et m’a proposé ce challenge. Moi j’ai un grand attachement aux compagnies de passages car sans le OFF cela ne serait pas du tout le même festival ! Moi je l’aime beaucoup comme il est (le festival). Il faut trouver une place pour tout le monde alors que ça augmente chaque année. Ce n’est pas évident ! »

Nos guides commencent par nous amener sur un lieu hyper prisé à quelques pas de la maison du festival.

« Voici la cour de Noailles. C’est rigolo comme ce quartier change pendant le festival ! Il y a plein de petits passages ; là c’est hyper demandé ! Pendant que ça joue de ce côté, ça monte là, et ici pendant que ça joue, ça monte là. ça tourne bien. Et niveau acoustique, sol, et elec c’est bien. Ils peuvent accéder en voiture avec les pass pour le matériel. (…) C’est aussi le décors, l’architecture de la ville, le côté calme et protégé du site qui attire. Le muret (situé au cœur) peut aussi servir.  Ici ce n’est pas géré par un collectif, c’est plutôt les cours d’écoles et les sites en extérieur qui reçoivent les  collectifs. Ici c’est habité, donc ce n’est pas adapté à ceux qui font parfois leur beurre sur les soirées. Cette année il y a un spectacle où les comédiens jouent nus ; ils demandaient un lieu plutôt protégé pour jouer la nuit. De manière générale on fait tourner les cies sur les lieux pour que cela ne soit pas les mêmes qui chaque année soient sur certains sites. On essaye d’être au plus justes. »

On va découvrir avec elles les lieux du moment  les plus difficiles : à quelques pas, l’hôtel de ville, plus loin la rue des carmes… Rien ne laisse présager ce rejet mais ce sont des lieux qui concentrent les problèmes et surtout sont tellement denses et difficiles que le festival peine à trouver la forme adaptée, surtout lorsque la nuit s’installe et avec elle la fête.

« Ça il faut le voir ! Les compagnies ne veulent pas y jouer : c’est beaucoup squatté, il y a du bruit, ou quelqu’un qui va s’essayer au jonglage de feu. C’est tendu parfois agressif. (…) Cette année on va tenter qqch de différent : du in en début de soirée, puis du off avec une proposition lumières. C’est une demande de Fred et de tout le monde de réinvestir le centre ville la nuit. Mais les Cies c’est pas là qu’elles vont avoir des programmateurs, donc les compagnies n’ont pas très envies d’y jouer ! »

Le festival est en effet l’un des points d’attractivité du festival qui devient le rendez vous incontournable de la rue et concentre Cies et programmateurs possible de ces spectacles. Nous poursuivons en comprenant pas à pas la complexité d’installer des Cies avec des besoins très différents sur les 105 lieux dédiés. Adapter la demande au site, fournir le minimum syndical demandé (l’électricité à répondre aux demandes, essayer de créer une cohabitation vertueuse… Nous poursuivons dans le centre et passons devant les écoles qui sont devenues des haut lieux du festival, gérées en commun par des collectifs composés de différentes Cies. Ils construisent leur univers, leurs principes d’accueil, de gestion de la foule, leur restauration, leur ambiance et leur organisation… Cette organisation est rodée.

Caroline : Ici j’ai six lieux : le passage du presbytère, au bout le jardin Saint Géraud (sans elec), la place Saint Géraud, extrêmement demandée, la place de la bienfaisance,… et il y a la terrasse du bar…  Bernard c’est un ancien boxeur ! Ici il y a un café associatif, l’espace de jeu est très agréable, très protégé du son. À partir de 18h quand il fait beau c’est des lieux très vivants. La rue Saint Anne est très demandée, très protégée… Il y en a qui râlent quand ils ont la place de la bienfaisance car c’est du gravier.

Patricia : Comme quoi avec le temps on arrive à donner des lieux qui ont étés très difficiles au début et qui marchent bien aujourd’hui.

Caroline : Ici on est proches des loges : c’est le gymnase qui est de l’autre côté.  Il n’y a qu’une seule loge pour toutes les compagnies, où elles ont douche, toilettes, wifi, consignes, prises électriques. Pour les collectifs, il y a parfois certaines choses qui sont mises en place, mais pour tous les autres, la seule loge accessible à tous c’est celle-ci ! L’entrée se fait sur le côté. Il y a une seule personne qui bosse de 10h à 1h du matin, c’est Jérôme. Il a plein de choses à raconter ! Sans lui cela serait difficile ! Il sait rassurer les Cies qui viennent pour la première fois. Il aide pour le matos, c’est un rôle super important !

L’accueil du OFF c’est jusqu’au bout et sans sélection. Même si une Cie se pointe au dernier moment, le bureau du OFF l’inscrit et l’accueille, de peur que le OFF du OFF ne créer des débordements. Au niveau pratique les Cies s’inscrivent plutôt en avance et reçoivent leur créneau et lieux en juillet. Elles doivent alors réagir et s’organiser.

« En fait, on répond à toutes celles qui nous ont validé leur inscription avant le 15 avril. On fait une première grosse vague de réponses début juillet où elles ont leurs horaires et leurs lieux. Si on a des questions à leur poser avant, on les appelle : es-ce que vous pouvez réduire votre temps de montage ? Jouer avec que ça comme électricité ? Si c’est pas clair pour nous leur proposition, si on sait pas où les mettre ou si on est pas inspirés…. Sinon on a pas des masses de contacts avec elles entre l’inscription et début juillet ou mi juillet ou elles reçoivent ce planning. Et là soit elles râlent soit elles sont très contentes. Après il y en a  qui viennent en repérage.. Quand elle insistent, quand elles râlent on peut essayer de trouver des solutions en cas d’annulations ou autres… Après on a une règle et tellement de cas particuliers ! Une déambulation qui a besoin de choses particulières elle viendra forcément en repérage. (…) Il n’y a aucun moyen technique et financier à part une prise. Ils doivent même venir avec leurs rallonges… ils sont en autonomie totale. Au mieux on peut trouver une barrière, une poubelle mais c’est tout ! »

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